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Un grand lifting à l’OTEF
Détermination à rompre avec le passé

 
Salem Mekki président de l’OTEF
           L’Organisation Tunisienne pour l’Education et la Famille (OTEF), cette association créée en 1964, compte entre 200.000 et 400.000 adhérents selon les années et participe à la création de 400 postes d’emplois permanents ou contractuels dont environ 100 diplômés, 300 emplois occasionnels ou vacataires et 400 contrats dans le cadre du service civil volontaire.


          
Outre ses activités socio-culturelles et le soutien qu’elle apporte à la famille et à l’école, l’OTEF offre des services à travers un réseau d’environ une centaine d’institutions (jardins d’enfants, écoles primaires et secondaires privées, foyers universitaires…).

            Au lendemain de la Révolution du 14 janvier, maintes critiques ont été adressées à l’égard de cette organisation, si bien que ses activités ont été purement et simplement suspendues dans tous les établissements scolaires suite à un accord signé conjointement le 24 février 2011 entre le ministère de l’Education et le Syndicat de l’enseignement, en vertu duquel le ministère a demandé aux directeurs des écoles de ne plus coopérer avec l’OTEF en matière des cours de soutien et de rattrapage organisés, gérés et contrôlés depuis longtemps par cette organisation en commun accord avec le ministère de l’Education. Sur ce point et sur d’autres concernant l’avenir de cette organisation, nous avons rencontré Salem Mekki, président de l’OTEF qui nous a parlé des rapports de l’organisation avec l’ancien régime et des nouvelles stratégies mises en place pour la période post- révolution. Entretien :

           Salem Mekki, président de l’OTEF : « Les cours de rattrapage n'ont jamais été une source de financement pour l'OTEF »

           *Le Temps : Juste après la Révolution du 14 janvier, on parle d’une suspension des activités de l’OTEF dans tous les établissements scolaires, ce qui a provoqué une certaine confusion parmi les enseignants qui donnent des cours de soutien et de rattrapage au sein des établissements et qui se demandent s’ils doivent continuer à payer la quote-part revenant à l’OTEF. Qu’en dites-vous ?

           -Salem Mekki : D'abord, les cours de rattrapage n'ont jamais été une source de financement pour l'OTEF qui n’en reçoit que 2,5 % des recettes. Autrement dit, sur cent dinars, elle n'en reçoit que 2,5 dinars. Si l'élève paie mensuellement 15 dinars, 80% (soit 12 dinars) vont à l’enseignant concerné, les 20 % restants sont répartis comme suit : 10% pour le directeur de l’établissement, 5 % vont aux agents qui veillent sur le déroulement de ces cours (surveillants, ouvriers...). Les 5 % restants sont divisés par deux : 2,5 % restent dans la caisse du bureau local pour servir en cas de réparations et les autres 2,5 % reviennent à l’OTEF. Encore faut-il que ces 2,5 % soient payés ! Pour couvrir les 5000 écoles dans le pays, nous avons recruté depuis 2003 vingt diplômés du supérieur chargés uniquement de la perception de ces sommes mais ils n’arrivent pas à le faire dans la plupart du temps pour des raisons diverses (directeurs absents, argent dépensé dans des travaux urgents…). Bref, ce que nous recevons suffit à peine à verser les salaires de ces 20 employés qui sont aujourd’hui menacés de chômage à cause de cette décision prise conjointement par le Ministère de l’Education et le syndicat de l’enseignement sans même nous consulter pour savoir les conséquences néfastes d’une telle décision.  Nous sommes donc préoccupés de la situation de ces 20 employés qui vont être réduits en chômage depuis quelques mois. L’on se demande de quel droit peut-on confisquer de l’argent qui appartient exclusivement à l’association ! On a d’ailleurs adressé une lettre sur cette question au ministre de l’Education !

           *On accuse votre organisation d’être un otage du régime dictatorial de Ben Ali qui intervenait sans cesse dans vos projets et vos programmes en vue de politiser l’OTEF qui est, en principe, une association éducative, sociale et culturelle. Parlez-nous de vos rapports avec l’ancien régime.

           - Sans doute, nous avons enduré diverses contraintes exercées par l’ancien régime ; d’ailleurs comme d’autres associations dans le pays. J’avouerai que l’OTEF était l’otage de la dictature du président déchu. Sa direction était prise au piège, entre le marteau et l’enclume. Cependant, nous étions obligés, pour assurer la réalisation de nos projets, à coopérer avec l’ancien régime, histoire de minimiser les obstacles afin d’atteindre nos objectifs. Etant une association apolitique, l’OTEF a connu le harcèlement sournois du régime à travers les contraintes imposées sur certaines de ses activités et initiatives qui étaient bloquées ou entravées par le manque de coopération des directeurs des écoles et des inspecteurs des foyers universitaires. Nous avons reçu également des rappels à l’ordre blâmant le manque de zèle des structures locales de l’OTEF dans les manifestations du RCD. Le dernier en date, c’était le 4 janvier dernier lors de ma convocation en tant que président de l’OTEF au palais de Carthage par Ben Dhia pour me signifier le mécontentement de Ben Ali à cause de la défaillance des structures locales de l’OTEF à faire face aux manifestations qui avaient précédé la Révolution du 14 janvier.

           *vous êtes donc déterminé à rompre complètement avec le passé et à mettre l’organisation sur le bon chemin. Quels sont vos plans pour la prochaine étape, à court et à long termes ?

           -La préparation de l’organisation pour la prochaine étape a déjà débuté dès les premiers jours après la Révolution, avec le communiqué du Bureau National du 21 janvier 2011 qui souligne l’adhésion de l’OTEF à la Révolution de la liberté et de la dignité, sa disposition totale à redémarrer sur de nouvelles bases pour se mettre au service des objectifs de la révolution. De plus, il appelle à entretenir une action d’auto-critique et d’évaluation visant à définir des actions correctives susceptibles de remettre l’organisation sur le bon chemin en s’ouvrant sur toutes les forces vives du pays et en préservant l’indépendance totale de l’organisation contre les actions partisanes et les tendances idéologiques. La deuxième manifestation qui a eu lieu dans le cadre de la préparation de la prochaine étape, c’est un débat qui s’est déroulé le 14 mai, à l’occasion de la Journée Internationale de la Famille, ayant pour thème : le rôle de la famille dans l’initiation de la démocratie. Le jour même, le conseil administratif a tenu une réunion.

           *A propos, quel était l’ordre du jour de cette réunion et quelles recommandations ont été adoptées ?

           -L’ordre du jour a porté sur trois questions fondamentales : d’abord, les préparatifs pour le prochain congrès de l’OTEF qui aura lieu prochainement. Ce sera pendant l’été, mais aucune date n’a été fixée pour le moment à cause des élections de la Constituante qui auront lieu en principe le 24 juillet. Ce sera donc avant ou après cette date. Une commission est actuellement en train de préparer ce congrès où il y aura l’élection de nouveaux membres du Bureau National qui, à son tour, choisira le nouveau président de l’OTEF. Un remaniement du statut de l’organisation est en cours pour changer certains articles relatifs aux modalités des candidatures et des élections, de sorte que le nouveau statut s’adapte à la situation post- révolution. Le 2è point consistait à fixer les nouvelles dispositions à adopter pour la bonne marche des actions de l’organisation qui devront être exécutées sur des bases plus démocratiques que par le passé. Nos bureaux régionaux et locaux seront ouverts à toutes les compétences sans exception. L’autonomie, l’ouverture sur toutes les forces vives de la société et la vocation apolitique seront les principes rénovateurs de notre organisation. Le 3è point a porté sur le rôle de la famille tunisienne dans l’initiation à la démocratie, surtout que nous sommes à quelques semaines des élections d’une constituante. Notre action sera axée sur la sensibilisation des familles de l’importance de ces élections et de les inciter à envoyer leurs enfants âgés de 18 ans aux urnes pour garantir une participation massive des jeunes à ces élections. Pour ce faire, des dépliants informatifs seront distribués et des ateliers seront organisés partout dans nos bureaux régionaux et locaux.

Entretien réalisé par Hechmi KHALLADI

 

 
 
 
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